Les propos de Madère

Notes de lecture

Parmi mes lectures récentes, d’intérêt assez divers, je signale trois livres : « Comédie française » de Georges Benamou, « Les secrets de la Maison Blanche » de Nicole Bacharan et Dominique Simonnet, « L’espion d’Austerlitz » de Laurent Joffrin.

Quelques remarques et observations à propos de ces ouvrages.

« Comédie française » publié à la mi-octobre 2014 aux éditions Fayard (336 pages), relate l’expérience de l’auteur dans la proximité de Nicolas Sarkozy. D’abord lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle  de 2007 et ensuite dans ses fonctions de conseiller à la Culture à l’Elysée (mars 2007-mai 2008).

Après l’enthousiasme de la conquête du pouvoir, il raconte sa désillusion à propos de ce qu’il découvre dans l’entourage du nouveau Président. Il conte, sans langue de bois, les colères du « Prince », les intrigues, les basses manœuvres des ambitieux qui peuplent le Palais.

Au fil des pages se dessine un portrait, pas toujours à charge, du Président mais dans l’ensemble très sévère à l’égard de son comportement. On y retrouve beaucoup de ce qu’on connaît déjà de Sarkozy.

Cependant ici les choses sont plus précises car vues de l’intérieur. Elles en sont d’autant plus intéressantes et confirment les traits de caractère pas très « glamour » de celui qui a dirigé le pays de 2007 à 2012.

Ce livre est bien écrit et se lit facilement.

Georges Marc Benamou fut le mémorialiste de François Mitterrand. Son livre « Le dernier Mitterrand » raconte la fin de la vie de celui qui fut le premier président socialiste de la Vème République.

Lorsque Banamou s’est rapproché de Sarkozy puis a accepté des fonctions auprès de lui, beaucoup ont été surpris que celui dont on connaissait la grande proximité avec François Mitterrand vire ainsi de bord.

Cela a beaucoup entâché sa réputation et a conduit à ce qu’il soit écarté des milieux influents de la gauche et du microcosme parisien.

Cette mise à l’écart ne met pas pour autant en cause la valeur du bouquin que G.M.Benamou vient de publier sur son passage auprès de Sarkozy. Notons qu’aucune des affirmations très dures contenues dans son livre n’a fait l’objet de démentis ou de plaintes.

Au moment où Sarkozy revient, cet ouvrage devrait faire réfléchir ceux qui ont oublié ses terribles travers. Au lecteur de se forger une opinion.

« Les secrets de la Maison blanche » publié à la fin septembre 2014 aux éditions Perrin (374 pages) raconte l’histoire résumée de dix présidents des Etats Unis. Il est annoncé comme un livre de « révélations historiques et de secrets ».

Il contient ainsi pas mal d’informations jusqu’ici jamais publiées sur le comportement, les décisions et quelques coups fourrés préparés dans le bureau ovale de la Maison blanche. De Thomas Jefferson à Abraham Lincoln en passant par Roosevelt, Reagan, Nixon, Kennedy.

La relation des systèmes d’écoute organisés sous la quasi-totalité des présidents Américains, du moins lorsque les évolutions techniques les ont permis, éclaire d’un jour inquiétant les dérives de la démocratie américaine.

Au moment où Barak Obama tente de normaliser les relations avec Cuba on lira avec intérêt l’histoire de la tentative d’installation de fusées soviétiques dans ce pays en 1962. On est passé là pas loin de la troisième guerre mondiale.

Ce livre, rendu possible par la déclassification de nombreuses pièces d’archives, est ainsi captivant à plus d’un titre mais il n’a pu surmonter l’inégal intérêt du rôle et de la place historique des dix présidents américains choisis.

Nicole Bacharan qui cosigne cet ouvrage avec Dominique Simonnet, écrivain et journaliste, est bien connue du public français pour l’expertise qu’elle apporte dans de nombreuses émissions télévisées sur les chaînes infos et à France 5 dans « C dans l’air ». Historienne, politologue, chercheur associé à l’Université  de Stanford elle apporte dans cet ouvrage ses remarquables connaissances de l’histoire américaine.

« L’espion d’Austerliz »de Laurent Joffrin publié en septembre 2014 aux éditions Stock (298 pages) est un policier sur une trame historique. Il est le troisième volume des aventures de Donatien Lachance, après « L’énigme de la rue St Nicaise » (2011) et « Le grand complot » (2013). Ce troisième opus n’est pas à proprement parler une suite. C’est un épisode nouveau des activités policières, sous Napoléon, de Donatien Lachance.

On est là dans le divertissement avec toutefois en fond la relation de certaines batailles de Napoléon, la vie à l’armée sous l’Empire, etc. Ceci donne un ton particulier à l’ouvrage.

Le fond de l’affaire est un crime à l’état-major de Napoléon. Donatien Lachance, adjoint de Fouché ministre de la Police, est convoqué par l’Empereur pour résoudre cette affaire. L’enquête se déroule au milieu des intrigues qui entourent Napoléon, des traquenards tendus par les puissances ennemies et sur un fond de drame amoureux dont les acteurs principaux sont le policier et sa femme Olympe.

L’auteur, Laurent Joffrin, est un journaliste écrivain. Homme de gauche il a dirigé le « Nouvel Observateur » et se trouve désormais à la tête de «  Libération ». Passionné par l’histoire du Premier empire, il a trouvé dans l’écriture de romans policiers se déroulant à cette époque un moyen original et divertissant de laisser libre cours à son inclination pour ce qui touche à Napoléon.

Bonnes éventuelles lectures.

Jean Félix Madère.