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les propos de madère
7 décembre 2014

Les propos de Madère

Rassemblement

 

Dans la perspective des élections présidentielles de 2017, déjà, tous les partis potilitiques appelent au rassemblement. C'est le mot magique porteur d'espérances pour des lendemains qui chantent.

Hélas, l'incantation ne suffit pas. Tant à droite qu'à gauche la partie est difficile. A droite, le retour de Sarkozy, qui devait, comme par magie, fédérer l'UMP en morceaux, s'avère insuffisant pour, par une sorte de miracle, effacer les rancoeurs et déchirements. Certes, comme il le faisait à l''Elysée, il raccompagne les uns et les autres à la sortie sans âme de ce parti. Il ne dispose plus du perron du Palais présidentiel pour décocher sourires raccoleurs et poignées de mains chaleureuses. Il se contente de quelques tapes, d'apparence amicale, dans le dos des visiteurs qui défilent.

Le chemin du rassemblement va être difficile à atteindre. Il le sera d'autant plus qu'en constituant son équipe il marie les tenants d'une droite dure nourrie à la mamelle "buissonnienne" et les partisans d'une alliance avec le centre adeptes d'un comportement plus proches des idées européennes et sociales honnies par les premiers.Ce cocktail n'ouvre pas la voie du rassemblement. Il est détonnant.

Par ailleurs beaucoup des personnalités qui composent la droite aujourd'hui s'apprêtent à candidater à la primaire promise, à contre coeur, par le nouveau président de l'UMP. Ainsi, la confrontation qui s'annonce est loin de garantir le rassemblement à droite.

Pour l'instant nous sommes dans la "com" et dans la séquence "embrassons-nous Folleville". Au vrai, l'avenir qui se profile ne sera pas aussi réjouissant.

A gauche, les divisions ne sont pas moindre. Depuis l'accession de François Hollande à la présidence de la République, la majorité qui l'a porté au pouvoir se delite. Même ceux qui avaient accepté d'entrer au gouvernement, les Verts, ont quitté le navire à l'arrivée de Manuel Valls en qualité de Premier ministre.

Les petites phrases se multiplient, les abstentions sur les votes les plus importants sont légions. Ce syndrôme de délitement se manifeste jusqu'au sein du PS avec l'émergence de députés "frondeurs" réclamant sans cesse des inflexions significatives de la politique gouvernementale.

La cote de popularité du Président de la République est si basse que beaucoup ne voient plus en lui le rassembleur indispensable à une victoire de la gauche en 2017.

On est à l'opposé du Rassemblement.

Les Etats Généraux du PS, organisés depuis quelques mois et dont le point d'orgue de synthèse s'est déroulé ce samedi, ont tenté de faire reprendre, aux uns et aux autres, le chemin d'une forme d'unité fût elle limitée et fragile. C'est une première étape qui demande à être confortée et élargie.

Le congrès du PS, annoncé pour le mois de juin 2015, sera la prochaine étape. Sera-t-il une accentuation de la réparation des fractures constatées depuis 2012 ou versera-t-il dans un affrontement mortifère pour le Parti socialiste ? Il est difficile de le prévoir tant les oppositions de lignes politiques et de personnes sont fortes.

Le PS n'a sur ces sujets rien à envier à la droite.

On le voit, il ne suffit pas d'appeler au rassemblement pour qu'il se réalise.Pourtant, pour les uns comme  pour les autres, sans rassemblement il n'y aura pas de ticket pour le deuxième tour de la présidentielle.

Cela devrait faire réfléchir les ambitieux, les maximalistes, ceux qui croient avoir les "épaules" et les ramener sur terre.

Droite et gauche sont face au même dilemme : soit ils rassemblent leur camp et ils s'opposent à la présidentielle dans une confrontation naturelle en démocratie, soit ils n'y parviennent pas et ouvrent un boulevard aux extrêmes.

L'enjeu du rassemblement ou non est là.

Jean-Félix Madère 

 

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